Après un an de pause, le mirage artistique de l’Estran réapparaît en septembre 2023, le temps d’un songe, sur les côtes de Trébeurden, Trégastel et Pleumeur-Bodou. Treize œuvres d’art viennent habiter durant deux semaines des sites naturels pour lesquels elles ont été pensées, entièrement créées ou déclinées.
A travers la sculpture, l’installation, la photographie, la musique et la performance, les artistes plasticiens, musiciens ou paysagistes invités revisitent nos paysages littoraux et nos estrans, et s’en emparent pour nous en livrer une nouvelle interprétation et nous embarquer vers de nouveaux horizons.
Le fil rose de la 15ème édition
Pour la première fois, le festival a décidé de donner une carte blanche à une artiste pour imaginer une proposition déployée dans les trois communes. C’est donc la plasticienne Elsa Tomkowiak, qui est l’invitée d’honneur de cette édition. Caractérisée par un travail de peinture hors du cadre, monumental et haut en couleur, la plasticienne a choisi d’investir trois sites très différents et très singuliers, à partir desquels elle a pensé trois projets distincts : l’un à l’étang de Penvern, un autre à la carrière de l’Île grande, et un troisième à l’Île Renote.
Reconnue pour son travail d’installation réalisé à l’échelle des paysages naturels ou construits auxquels elle s’attèle (et plus l’échelle est grande, plus ça la stimule !), l’artiste manie à la perfection les jeux de couleurs de lumières et de formes.
Ses œuvres colorent l’édition 2023 d’une palette vive et joyeuse en dominance de roses, et ça fait du bien ! En témoigne le clin d’œil graphique du visuel 2023 Vincent de Chavanes, qui donne le ton de cette édition !
Un parcours artistique pluriel, le long du littoral
Sculpture, installation, photographie, performance, la 15ème édition brille par la diversité des œuvres proposées aux visiteurs.
A Trébeurden, le parcours passera par la traditionnelle grande plage de Tresmeur, avec l’œuvre performative, sensible et évolutive de Guillaume Barborini, puis il bifurque par la Maison de la Mer, où l’installation visuelle et sonore de Vincent Malassis nous plongera dans un estran onirique et fantasmé. A la presqu’île du Toëno, la sculpture maritime à l’échelle 1 de Donovan Le Coadou s’élèvera sur l’estran telle un vestige d’un autre temps. Un peu plus loin, sur l’étang de Penvern rayonnera l’œuvre lumineuse et colorée d’Elsa Tomkowiak.
A Trégastel, trois nouveaux lieux seront à découvrir, encore jamais explorés par les artistes lors des éditions précédentes. A la plage de la Grève blanche, l’installation photographique d’Aurore Bagarry nous glacera, avec un face à face paysager qui nous transportera au fil de l’eau dans deux temps géologiques si lointains, et pourtant si proches. Au bout de l’Île Renote, niché entre chaos granitiques et pins maritimes, la sculpture pénétrable d’Elsa Tomkowiak se découvrira comme un trésor à traverser, offrant une expérience sensorielle unique. Enfin, direction Ploumanac’h : à l’entrée du pont, l’estran qui entoure la petite maison de la Forge aura totalement pris possession du lieu, à marée basse. Par une installation immersive grandeur nature, le duo de plasticiens Ladislas Combeuil et Barbara Kairos nous inviteront à déambuler dans cet arrêt sur image de monde sous-marin à découvert, entre rêve et réalité. Au Coz Pors, l’étudiant des Beaux-Arts de Brest, Elies Melouka, nous placera dans le paysage sans dessus dessous, à l’intérieur d’une cabine de plage. Enfin, l’Arroseur de Jean Jullien, venu faire la planche sur le lac des cygnes à Tourony, semblera vouloir arroser d’eau de mer quiconque s’approcherait de trop près.
A Pleumeur-Bodou, le parcours invitera à faire le tour complet de l’Île grande. A Pors Gélen, Maxime Lamarche fera s’échouer sur l’estran l’une de ses sculptures hybride venue d’un futur dépassé. A Castel Erek, Elsa Tomkowiak parera la carrière d’un monumental manteau couleur de ciel, perçant un nouvel horizon dans l’horizon. Près de la fontaine de Saint-Sauveur, l’artiste paysagiste Julia Simonnet nous immergera dans un scénario de future montée des eaux, sur un bout d’île en voie de disparition. Enfin, le projet de Lila Ogier, étudiante de l’école des Beaux-Arts de Brest viendra ponctuer le parcours avec de surprenants reflets à la carrière de Brintech. Sans oublier l’exposition Motifs d’estran, restitution de la résidence de création de Gabrielle Herveet au collège Paul Le Flem avec trois classes de 4ème.
Une nouveauté : 3 communes / 3 temps forts
Une nouveauté cette année encore : trois temps forts (un par commune) viennent ponctuer l’événement, faisant la part belle au spectacle vivant.
Pour l’inauguration du festival, prévue le samedi 16 septembre à Trébeurden, la journée s’ouvrira avec le spectacle de danse FLOE, du chorégraphe et danseur contemporain Jean-Baptiste André. Il sera présenté sur l’estran de la plage de Tresmeur. La journée se clôturera par une performance sonore de Vincent Malassis à la Maison de la Mer.
Le deuxième temps fort se tiendra le dimanche 24 septembre au Coz Pors à Trégastel. Le Forum de Trégastel, qui fête ses 30 ans, s’associe au Festival pour proposer au public une expérience unique de concert sous l’eau. La compositrice électroacousticienne Aline Pénitot, invitée à la Galerie du Dourven au printemps dernier, revient en septembre pour jouer au Festival “La réponse de la baleine à bosse”, sous l’eau salée de la piscine de Trégastel. Préparez vos maillots de bain et ouvrez bien les oreilles !
Le troisième et dernier rendez-vous de clôture se déroulera à l’Île Grande, en Pleumeur-Bodou. Rendez-vous sur l’estran, où le musicien et électroacousticien Philippe Ollivier nous fera entrer dans sa « Danse tellurique », au son de 48 haut-parleurs se répondant en volutes sur la plage, entre deux grandes marées.
Une résidence en milieu scolaire
Le Festival d’art de l’Estran développe depuis plusieurs années des actions d’éducation artistique et culturelle au sein des établissements scolaires des trois communes co-organisatrices de l’événement, soit Trébeurden, Trégastel et Pleumeur-Bodou.
Cette année, ce programme d’action d’éducation artistique et culturelle prendra une nouvelle forme, celle d’une résidence de création au sein du collège durant 5 semaines auprès de trois classes de 4ème.
C’est l’artiste plasticienne Gabrielle Herveet, invitée à la Galerie du Dourven pour une résidence de création l’hiver dernier, qui interviendra au printemps au sein du collège Paul Le Flem. L’artiste travaillera avec les élèves autour des « Motifs d’estran ». Ce projet donnera lieu à une restitution sous forme d’exposition inaugurée durant le festival.
Croyez-nous, l’édition 2023 vous réserve bien des surprises artistiques!