Lorsqu’Elsa Tomkowiak s’élance à la conquête de l’espace, elle voit grand. C’est à l’Ile Grande qu’elle mène sa nouvelle expérience picturale, et démontre la puissance de déploiement de l’oeuvre : l’artiste s’arrime à la partie architecturée du site des anciennes carrières, fait surgir un monumental drapé coloré comme tableau flottant face à l’immensité du paysage et du ciel changeant. *
Pélagie est issu du mot grec pélágos signifiant “la pleine mer” ou “le large”. Pélagie est le surnom de la déesse Vénus, qui elle est la fille du Ciel et de la Mer dont elle surgit nue de l’écume, à la suite de la castration de son Père Uranus (Ouranos) par son fils Saturne (Cronos).
Ici, Pélagie se propose sous la forme d’un rideau géant, captant les reflets colorés de son environnement, derrière lequel on devine s’ouvrir l’océan. Ou bien s’agit-il du présage d’une chute d’eau, d’une cascade qui évoque la montée des eaux qu’on imagine retenues et qui passeront tôt ou tard le mur façonné ?
*D’après le texte d’Eva Prouteau

L’artiste

Elsa Tomkowiak vit et travaille à Douarnenez. Formée à l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Dijon, elle développe un travail d’installation à la croisée de la peinture et de la sculpture, qui s’ancre et se détermine en fonction des espaces qu’elle investit. Souvent monumentales, ses oeuvres se présentent comme des dispositifs à expérimenter, des volumes à traverser. Elles mettent en scène de savantes collisions de couleurs franches et saturées, révélées par des matériaux transparents qui laissent la lumière les traverser.

Archives des œuvres : ddabretagne.org/fr/artistes/elsa-tomkowiak/oeuvres